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COVID-19 : JOURNÉE D'ÉCHANGE

Le 24 septembre, lorsqu’un deuxième confinement national n’était pas encore au programme, le Relais Social Urbain de Mons-Borinage a organisé une journée d’échange et de discussion sur le thème de la crise sanitaire et ses impacts sur le secteur. Différents acteurs du réseau du Relais Social ont répondu présents afin de pouvoir partager leur vécu, leur ressenti et les problématiques rencontrées lors de cette année 2020 hors du commun.

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Contexte

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Si la crise sanitaire affecte tout le monde, elle est d’autant plus difficile pour les personnes en situation de précarité et pour les institutions et services qui accompagnent au quotidien ces personnes. L’objectif de cette journée était donc de réunir ces travailleurs de terrain qui se sont retrouvés en première ligne face au coronavirus.

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Différentes institutions ont répondu présent : services sociaux d’hôpital, maisons d’accueil, service d’aide aux familles, Relais Picardie, plan de cohésion sociale ou encore sociétés de logement sociaux. En tant que coordinateur du réseau, la volonté du Relais Social était d’amener ces différentes personnes à exprimer leurs ressenti vis-à-vis de la crise sanitaire. Étaient-ils prêts ? Quelles adaptations ont dû être faites pendant le premier confinement ? Quel est l’impact de cette crise sur le moral et la motivation des travailleurs sociaux de la région montoise ? Comment envisager l’avenir dans ce contexte si particulier ? Voici une partie des questions qui ont été débattues le 24 septembre dans le but de proposer des solutions, ou tout du moins des pistes de travail pour envisager plus sereinement l’avenir.

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L’arrivée du confinement

 

Dès les premiers échanges de cette journée, un sentiment commun a émergé : celui de ne pas être prêt face à la crise sanitaire et au premier confinement. Personne n’aurait pu imaginer que nous aurions pu être confrontés à une situation qui allait à ce point bouleverser le fonctionnement et les habitudes des institutions, de leurs employés et de leurs bénéficiaires. Là où les travailleurs de deuxième ligne, qui ne sont pas en contact direct avec le public, ont pu pratiquer le télétravail, il en a été tout autrement pour les travailleurs de première ligne.

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Comment des travailleurs en contact direct avec les bénéficiaires pouvaient-ils garantir le bon accompagnement de ceux-ci à distance ? C’est tout simplement impossible. De ce fait, de nombreuses institutions ont été contraintes de mettre à l’arrêt ou au ralenti les procédures d’accompagnement et d’accueil de personnes qui en ont le plus besoin. Pour les différents travailleurs sociaux, cette situation a amené beaucoup d’émotions négatives : sentiment d’injustice, angoisse, frustration, tristesse, etc. Pour ceux qui ont pu continuer le travail en présentiel, un autre souci semblait commun : l’inquiétude, la peur et l’angoisse de contracter la maladie et de la transmettre à ses proches. Ces émotions ont été exacerbées par la pénurie de matériel face à laquelle la plupart des institutions ont dû faire face :  manque de masques, de gel hydroalcoolique, de matériel médical, etc. Certains travailleurs de première ligne ont travaillé la peur au ventre dès les premiers jours du confinement.

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Force est de constater qu’aucune institution, sociale ou non, n’aurait pu prédire une telle crise et toutes ses conséquences. Les travailleurs sociaux, comme tous les autres, ont donc été pris au dépourvu. Le secteur social fonctionne et a toujours fonctionné au contact des personnes qui en ont le plus besoin. De ce fait, comment envisager l’aide aux personnes autrement ? Est-ce que le travail social peut être fait à distance, derrière un écran ? Cette année nous a prouvé que non.  

 

L’arrivée, au mois de mars, du confinement a obligé les institutions sociales à trouver des solutions dans l’urgence pour faire face à une situation exceptionnelle que personne n’avait prévue. Les échanges lors de cette journée du 24 septembre ont fait ressortir que la plupart des membres du réseau du Relais Social n’ont eu d’autre choix que de se replier sur eux-mêmes.

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L’après confinement

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Dès la fin du premier confinement, les institutions ont pu progressivement rouvrir leurs portes au monde extérieur. Cependant, différents protocoles déjà implémentés lors des mois précédents ont dû être maintenus. Pour tous les acteurs du réseau, il faut depuis lors s’habituer à une nouvelle façon de travailler et à se débrouiller avec les moyens du bord, tout en respectant les distanciations sociales : port du masque, distanciation sociale, télétravail, gel hydroalcoolique, etc.

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Les différents exercices et mises en situation réalisés lors de cette journée d’échange ont permis de souligner certains points essentiels pour envisager l’avenir et une année 2021 qui semble encore incertaine. Le principal point mis en avant par tous les participants est la fatigue. De nombreux travailleurs sociaux présentent un épuisement physique mais aussi psychologique. Si le premier confinement s'est révélé épuisant pour les travailleurs, sur le pont en permanence, à chercher des solutions pour résoudre les problèmes s'accumulant, l'après confinement n'a pas été de tout repos. Étant donné l'incapacité pour de nombreuses institutions de recevoir et d'aider correctement leurs bénéficiaires, le travail a eu tendance à s'accumuler. De nombreuses personnes dans le besoin ont vu leur situation stagner, voire même s'empirer pendant le premier confinement. Il y avait donc une quantité énorme de travail à rattraper pour les travailleurs de ces institutions. La charge de travail a rendu les mois qui ont suivis particulièrement épuisants.

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Pour éviter que cette fatigue ne s'accentue davantage et qu'elle entraîne des problèmes plus grave encore (dépression, burn out, etc.), les différents participants ont mis en évidence l'importance de pouvoir "tirer la sonnette d'alarme" et de pouvoir s'accorder du repos et un peu de répit avant qu'il ne soit trop tard. Pour se faire, il faut pouvoir compter sur ses collègues et sur les autres membres du réseau. À l'heure actuelle, il semble capital de renforcer les liens inter-institutionnels et d'accentuer le sentiment d'appartenance à un réseau au sein duquel tout un chacun peut trouver des solutions à ses problèmes ou tout du moins une oreille attentive à laquelle se confier. Pour y parvenir, le Relais Social a pris l'initiative de multiplier ce type de rencontre, d'en faire un rendez-vous régulier, mais aussi de l'ouvrir à de nouveaux participants n'ayant pas pu répondre présent en septembre. C'est pour cette raison que deux nouvelles journées de rencontre sont organisées : une première en février pour un nouveau groupe de participants et une seconde en mars pour ceux ayant pris part à la première, au mois de septembre.

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Conclusion

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Pour conclure, il nous semble également important de souligner un dernier point qui est ressorti des différents ateliers de la journée. Dans les temps difficiles et pour tous les acteurs de terrain présents, il est capital de pouvoir s'accorder du temps pour soi, de pouvoir dire stop lorsqu'on en ressent le besoin mais aussi de pouvoir raccorder de l'importance aux échanges informels, que ce soit entre collègues, entre travailleurs sociaux ou même avec les bénéficiaires. Nous sommes des être humains, un contact social et chaleureux est important pour chacun d'entre nous. Il est important de revaloriser les échanges informels et de ne pas accorder 100% de sa relation avec les autres au travail et aux procédures officielles. La bonne entente au sein d'une équipe est primordiale et est le moteur le plus efficace pour faire avancer une institution.

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